mardi 18 septembre 2012

Réflexions humaines


La maladie mentale est un miroir à peine déformant de ce que nous sommes tous, fragiles, sensibles et aussi parfois incroyablement résistants. Chaque voix compte dans le grand concert.
Alexis Martin

Mais j'ai compris que tout le monde est différent - différent, tout comme moi. Tout le monde est quelqu'un d'ordinaire qui marche sur le chemin que Dieu a mis devant lui. La vérité c'est que même si on est riches ou pauvres ou quelque part entre les deux, cette terre est pas notre dernière demeure. Donc, on est tous un peu des sans-abri, on fait juste marcher vers notre vraie maison. 
Ron Hall, Denver Moore avec Lynn Vincent - Différent, tout comme moi: le destin de deux hommes d'univers différents unis par une amitié hors du commun 

Se libérer. La simple lecture de ces deux mots provoque une grande sensation de paix. Et vous, quelles sont vos chaînes? De quoi aimeriez-vous vous libérer?
Auteur inconnu

Personne ne peut vous faire sentir inférieur aux autres sans votre consentement. 
Eleanor Roosevelt

L'action concrète est toujours préférable aux ruminations négatives.
David Servan-Schreiber - On peut se dire au revoir plusieurs fois

Le fugitif n'aime pas être branché, il ne veut pas être joint. Inutile de prendre contact avec l'âme qui tente de s'évader. À quoi sert de partir si c'est pour être rejoint. Il faut toujours se garder un petit peut-être dans la vie. Car nous ne sommes sûrs de rien. 
Serge Bouchard - Les corneilles ne sont pas les épouses des corbeaux




vendredi 3 août 2012

NUIT D'ÉTÉ


Il se fait tard.  Très tard.  Par la fenêtre, je peux voir le ciel sombre.  La nuit me bouleverse.  La nuit est très humide.  Les draps collent à ma peau.  La sueur de nos ébats a rendu mon corps poisseux.  Je tremble encore.  Je souffre de cette angoisse qui monte.  Je la sens vivre en moi.  Elle m’étreint au point de freiner ma respiration.  Mais j’aime le silence de cette nuit.  Je voudrais choisir le moment où je verrai apparaître les premières lueurs d’un autre jour.  Un frisson m’envahit soudain.  Je sens naître le désir de nouveau.  Un désir sauvage de m’offrir encore.  Je sais comment chasser l’impression étrange d’être vivante.  La douleur de vivre.  Mais de nouveau, un silence oppressant.  Encore une fois, ce vertige...  Je ne vis plus que pour dissiper ce malaise.  J’entends les plaintes de chats qui vivent la nuit comme un appel sourd et gémissant.  J’aimerais me glisser lentement par une petite ouverture et me fondre à ce paysage calme et mystérieux.  Humer l’odeur de la pelouse verte et rafraîchie par cette fine pluie tombée un peu plus tôt.  Le ventre au sol, respirer l’odeur de la terre.  De la langue, goûter à cette nouvelle pousse née de cet arbre qui me fait frémir lorsque le vent secoue un peu ses feuilles.  Devenir une ombre qui se mouvoit lentement, tout doucement vers l’inconnu.  L’instinct animal de la survie.  Mon dos se courbe et je me dresse.  Je tends l’oreille.  Je sens le danger.  Je continue d’avancer.  Je m’arrête.  Et je me glisse de nouveau dans la nuit.  Le temps n’existe plus.


Ton corps s’est rapproché du mien.  Je reste immobile.  Mon désir s’est éteint.  La souffrance a disparu.  Le silence est lourd.  Et cette nuit qui n’en finit plus...  J’appréhende ce lendemain où l’agitation viendra troubler mon sommeil.  Prolonger cet instant de paix.  Me laisser habiter par cette quiétude qui coule dans mon corps repu et las.  Mes jambes sont lourdes et mes bras engourdis par la fatigue d’une passion éreintante.  Mon regard s’est perdu quelque part.  Un vent léger se glisse à l’intérieur.  Je remonte les draps que j’avais écartés.  Un dernier frisson.  Je combats le sommeil.  Je ne peux me résigner à quitter le sentiment troublant de cette nuit sombre et sans étoiles.  J’ai envie maintenant de voir se lever un matin doux, clair et calme.  J’ai besoin de cet équilibre pour apaiser mon tourment.  Je bouge à peine.  Je ne veux rien précipiter.  Mon regard s’est posé tendrement vers toi.  Vers ce corps nu et musclé.  Ces fesses rondes, joufflues.  Mes mains s’égarent sur ton corps.  Tu sembles t’éveiller.  Le désir renaît...





mardi 24 juillet 2012

Mes petits bonheurs


  • Un matin ensoleillé où l'air est frais et que tu sens que ce sera une journée magnifique
  • Une lecture passionnante dans un hamac par une superbe journée d'été
  • Le chant d'un oiseau et l'émerveillement de l'apercevoir sur une branche, tout près
  • La contemplation d'un nouveau jardin aménagé avec beaucoup de travail, de patience, d'énergie et d'amour
  • La douceur de ton chaton qui dépose sur ton bras sa petite patte blanche
  • Une parole rassurante d'une nouvelle amie et une invitation à sortir
  • L'attente d'un souper entre vieux amis qui, tu le sais déjà, sera comme toujours extrêmement agréable et plein de fous rires

Aujourd'hui j'ai appris...

Que lorsqu'on est authentique, honnête et vraie, les amitiés que l'on crée résistent au temps et aux épreuves.  
Que les nouvelles amitiés doivent être traitées avec délicatesse, douceur et qu'elles peuvent nous réserver de belles surprises.
Que l'amour véritable peut faire une différence.
Que l'amour que l'on porte à un animal nous est rendu.





mardi 24 avril 2012

Le piano russe





Il reposait dans un silence qui semblait s'éterniser depuis des siècles, tout au fond d'une salle humide et sombre qui autrefois s'animait de voix toutes plus fortes les unes que les autres dans un bain de fumée grise.  


Les verres s'entrechoquaient et l'on trinquait joyeusement à la liberté retrouvée...
Parmi les buveurs assoiffés, cette longiligne dame aux cheveux ondulés, souriant aux hommes qui lui offraient un regard chargé de leur émoi et de leur maladresse.  Elle filait entre les tables dans une grâce et une félinité toute naturelle.  Chaque pas semblait léger, aérien et lui conférait une fluidité étonnante.


Quelque part entre deux tables rondes, elle se penchait légèrement pour murmurer à l'oreille de l'un ou écouter les propos anodins d'un autre avec un sourire charmeur mais aussi parfois un rire enjôleur qui lui permettait de séduire de façon plus affirmée les hommes attablés.  Depuis quand Miroslava s'était-elle ainsi attendrie devant un auditoire,  mâle de surcroît?  Sûrement depuis qu'elle pouvait fièrement porter ce prénom qui signifie en slave, paix et gloire.  Mais malgré la légèreté de son être, Miroslava traînait avec elle le poids de cette guerre qui s'achevait.  Son sourire, feint parfois, lui permettait d'errer ainsi parmi ses compatriotes sans leur offrir sa vérité, sa douleur, son désespoir.


En des temps meilleurs, cette grande cantatrice offrait à son public des mélodies sensuelles et chaudes dans cette salle bondée et enfumée.  La Grande Miroslava sur une scène, accompagnée de son pianiste et amant, illuminait la grande salle de son talent et de son charisme.  Ce début de vingtième siècle se permettait tout les possibles et était affamé d'avenir et de promesses.  Milovan, l'accompagnateur fidèle et amoureux de Miroslava ne la quittait jamais.  Sa musique vibrait au charme et à la voix de cette cantatrice célèbre.  Elle ne lui offrait que son corps et protégeait jalousement son âme des tourments de l'amour.


Peut-être qu'en d'autres temps ou d'autres lieux, leur histoire aurait été différente.  C'est ainsi que Miroslava déambule entre les tables, ici et ailleurs, au même moment, souriant faussement, le coeur en déroute.  Il y a quelques semaines, Miroslava a retrouvé dans le piano de Milovan ce poème de Pouchkine qu'il avait pris soin de retranscrire à la main et qui lui était adressé:


Я вас любил : любовь еще, быть может,
В душе моей угасла не совсем;
Но пусть она вас больше не тревожит;
Я не хочу печалить вас ничем.
Я вас любил безмолвно, безнадежно,
То робостью, то ревностью томим;
Я вас любил так искренно, так нежно,
Как дай вам бог любимой быть другим.  


Je vous aimais... et mon amour peut-être
Au fond du cœur n'est pas encore éteint.
Mais je saurai n'en rien laisser paraître.
Je ne veux plus vous faire de chagrin.
Je vous aimais d'un feu timide et tendre,
Souvent jaloux, mais si sincèrement,
Je vous aimais sans jamais rien attendre...
Ah! puisse un autre vous aimer autant.



Avec la disparition de Milovan durant la guerre civile russe, la voix de Miroslava s'est éteinte à jamais.  Le piano de Milovan, lui, s'est tu dans un silence profond et lourd.  



La rivière

Notre rivière que j'ai hâte de retrouver par temps clair et ensoleillé.

Silence et page blanche

Blogueuse spontanée indisciplinée... une curieuse silencieuse!
C'est bien ainsi que je me suis décrit.
Indisciplinée, sûrement!
Et très certainement silencieuse immanquablement!
La vie qui va... ici et là!
La plume qui paresse, les mots qui me délaissent...
La page blanche qui s'obstine, qui s'entête...


Ça suffit, on écrit!

vendredi 6 avril 2012

Naissance d'un livre

Un petit bijou de film sur la naissance d'un livre selon les méthodes traditionnelles d'impression et de reliure.  Un art en voie d'extinction...



Birth of a Book from Glen Milner on Vimeo.

Les oies sauvages

Un superbe texte... Un excellent album...



Elles arrivent au printemps
Sur les ailes du vent
Par les routes de l'air
Drôle de géométrie
C'est un fil qui les lie
Dans leur vol angulaire
Toutes unies à la chaîne
Derrière l'oie-capitaine
Qui connaît le chemin
Le nid originel
La toundra les appelle
Et guide leur instinct
Tour à tour elles prendront
La tête du peloton
Le temps d'une gouvernance
Jusqu'au bout de leurs forces
Elles bomberont le torse
Pour que le groupe avance
Une fois épuisées
La place sera cédée
À un autre plus fort
Et le chef volatile
Prend la queue de la file
Fier de tous ses efforts
À chaque nouveau passage
Des volées d'oies sauvages
J'entends comme un appel
Une voix qui me répète
Que malgré les défaites
On a encore nos ailes
Quelle belle leçon
Que ces oiseaux nous font
Obstinés et fidèles
Colle-moi qu'on se console
Et qu'ensemble on s'envole
Dans les draps bleus du ciel


(S. Archambault / B. Archambault)
Mes Aïeux - À l'aube du printemps