dimanche 26 février 2012

Réflexions...


Un jour, on demanda à l'écrivain Léo Buscaglia d'être juge dans un concours consistant à trouver l'enfant qui avait le plus grand cœur.  
Le gagnant fut un petit garçon de 5 ans dont le voisin d'à côté était un vieux monsieur qui venait de perdre sa femme.  Lorsque le garçonnet vit le vieil homme pleurer dans sa cour, il s'approcha de lui, s'assit sur ses genoux et resta là sans bouger.
Lorsque sa mère demanda à son fils ce qu'il avait dit au voisin pour le consoler, l'enfant répondit :  

- Rien, je l'ai seulement aidé à pleurer.

vendredi 24 février 2012

Enfer blanc




C'est dans le silence de l'enfer blanc

Que je revois ton visage, que j'attends

Les branches des arbres dormant

Sous le poids du verglas, pendant

Que la flamme vacille et éclaire mes mots

Le calme s'installe sans autre propos

Que tes yeux se posent, bleus et doux

Sur mon visage qui cherche sans savoir où

Tes pas se posent, vers quelle chaumière

Mon appel, sans écho, ma faible prière

Près de toi, avec toi, douce et légère

Ta voix que j'entends, belle, que j'espère

Mon doux, mon tendre, mon amant

L'hiver dur et froid, sec, pénétrant

Me sépare de toi maintenant, longtemps

Trop longtemps, trop vite et brusquement

Le doute, l'espoir traverse les eaux

Des rencontres, des remous, de ta peau

Caressant en silence, ta voix, tes mots

Résonnant dans mon coeur, doux et chaud

Le vieil homme







Le vieil homme ne sut jamais que répondre lorsqu'une douce et tendre personne lui demandait s'il était heureux.  Il disait que le bonheur est intime, que c'est un secret pour chacun et qu'il y avait autant de bonheurs que d'êtres humains.  Le bonheur disait-il est un secret bien gardé.  L'homme parle rarement du bonheur.  Il n'aura aucune difficulté à exprimer ses désirs, ses attentes, ses embûches.  Mais il restera muet à décrire ce qui le rend heureux.

Le vieil homme fit une pause.  Son regard traversait les océans et se perdait dans le ciel très bleu et magnifiquement clair cette journée-là.  Il semblait revoir sa vie entière en un court instant et laissa échapper un léger soupir qui le contraignit à baisser la tête.  Une larme coulait lentement sur la joue du vieillard.  Alors la petite fille s'avança doucement et de son petit doigt frêle, essuya lentement ce brin de nostalgie qui reposait maintenant sur les lèvres de son grand-papa chéri.

Il eut soudain envie de se lever, prit la petite menotte de cette enfant si douce et avança tranquillement vers la mer.  Il aimait sentir cette main dans la sienne.  Il aimait marcher avec elle.  Dieu, qu'il aimait cette jolie petite fille avec ses yeux noisette, bien ronds, si intelligents et tendres à la fois.  Ses boucles brunes entourant son joli petit visage lui donnait un air angélique.  Sa petite robe orangée à pois blancs qui se soulevait lentement sous la caresse du vent.  Il aimerait tant se balader sans fin à ses côtés et la voir grandir tout près de lui.  Il voudrait tant se faire le gardien de ses nuits et vivre toujours près d'elle afin de la protéger.  Il savait bien que sa propre vie s'achevait et qu'il devrait un jour lui dire adieu.  Cette idée l'attristait autant que le jour de la mort de sa femme adorée.  Cette femme à l'allure imposante avec qui il avait tout partagé.

Il se doutait bien que la question de cette jeune enfant si fragile, qui désirait savoir si son grand-père était heureux, n'avait rien de l'innocence et n'était sûrement pas anodine.  Elle savait si bien lire en vous et découvrir ce que vous aviez de plus secret.  Elle avait ce don de deviner les autres et même de prévoir leurs réactions.  Elle avait donc ressenti la tristesse qui habitait le vieil homme, ce sentiment que le jour du départ approchait.  Il lui apprit à regarder la mer avec des yeux admiratifs et ainsi transformer son regard pour toutes les créations de la Nature.  Il lui apprit le respect de cette Nature et le sens profond de la joie et de l'émerveillement.  Ils marchèrent ainsi un long moment, main dans la main, pieds nus sur le sable fin, échangeant parfois des regards complices chargés de tendresse et d'amour.  Qu'il aimait cette petite frimousse, ce petit nez si coquin et cette petite bouche qui savait offrir un sourire à vous faire palpiter le coeur.  Elle lui manquera cette si belle enfant dans l'autre Monde !  Que pourrait-il bien lui dire, que pourrait-il bien faire pour la prévenir de son départ, pour que la douleur de la perte lui apprenne le sens de la Vie ?

Elle le regarde tendrement, elle lui sourit pendant que ses petits pieds potelés s'agitent dans les vagues.  Il ne sait quoi lui dire... L'émotion l'étreint et l'empêche d'acheminer les mots jusqu'à sa bouche.  Il faut pourtant lui dire... Il aperçut un rocher à proximité où quelques oiseaux s'amusaient à cache-cache en cherchant ça et là de quoi se nourrir.  Il l'invita à s'asseoir un instant près de lui, prétextant une fatigue tout à fait normale, il va sans dire, pour un homme aussi âgé que lui.


mardi 21 février 2012

Quand les mots restent cachés...

Plusieurs de mes textes dorment depuis longtemps dans un classeur, lui-même bien à l'abri dans une penderie. D'autres plus timides se cachent dans des cahiers oubliés au fond d'une vieille bibliothèque en bois. J'ai bien envie de leur faire voir la lumière du jour...